Lancement du Club des Employeurs dans la région du Grand Est

En partenariat avec le CCCA-BTP, Euro App Mobility a organisé, ce mercredi 17 décembre, la sixième rencontre du Club des Employeurs pour un espace européen de l’apprentissage au CFA BTP Marne à Reims. Cette réunion, avec les grands acteurs de la filière du BTP, visait à sensibiliser les employeurs à l’intégration de périodes mobilité internationales dans les parcours d’apprentissage.

Cette rencontre a rassemblé près de cent participants : acteurs du secteur du bâtiment et des travaux publics, des acteurs institutionnels, et des représentants d’entreprises, ainsi que plusieurs dizaines d’apprentis formés par le CFA BTP Marne et le CNAM Grand-Est.

Le Club des Employeurs, crée en 2024 par EAM et ses partenaires avec le soutien du Medef, de l’U2P et de la CPME, vise à convaincre les entreprises des bénéfices de la mobilité, tant pour elles-mêmes que pour leurs apprentis. Le Club se décline à l’échelle régionale en entités animées par un porte-parole issu du monde de l’entreprise. Il forme à l’échelle nationale un réseau d’acteurs engagés, animé par Jean-Christophe Sciberras coordinateur du Global Deal France. 

Ces clubs locaux, appuyés sur de CFA du réseau EAM, sont des espaces de dialogue entre les entreprises et les acteurs de la formation par l’alternance. Cette sixième rencontre, organisée hier à Reims, permet d’étendre le réseau au territoire du Grand Est, avec un focus spécifique sur le secteur du bâtiment et des travaux publics. 

Cette démarche est soutenue par des partenaires majeurs tels que le Medef, la CPME, l’U2P et par une grande majorité des OPCO. 

Nommé porte-parole pour le Grand-Est, Riccardo Agnesina, qui est à la fois président du CFA BTP Marne et de la CPME de la Marne, a ouvert la rencontre en rappelant que la mobilité des apprentis représente à la fois un enjeu d’égalité des chances et un atout compétitivité pour les entreprises.

Dans un premier temps, plusieurs acteurs régionaux ont pris la parole pour exprimer leur soutien à la mobilité des apprentis.

En effet, la mobilité est aussi un levier d’attractivité pour les formations par l’apprentissage. Pour citer le sous-préfet de Reims, Benoît Lemaire : 

« Aujourd’hui, l’apprentissage c’est une filière d’excellence. »  

Pour Dimitri Oudin, adjoint au maire de Reims, « la valorisation de l’apprentissage à travers la mobilité est essentielle pour répondre aux tensions de recrutement. »

Il a invité les entreprises rémoises à s’engager dans cette cause, rappelant que « pour les entreprises, envoyer son apprenti n’est pas un risque mais un investissement. »

Monsieur Oudin a également insisté sur la mobilité comme un atout important pour la région : 

« C’est ce type de projet qui permet d’investir dans notre région sur le long terme. Il permet à la région de gagner en attractivité et en compétitivité. » 

De son côté, Jacques Olivier Henon, directeur des politiques de formation et de l’innovation pédagogique du CCCA-BTP, a partagé les engagements pris par son organisme :

« Nous sommes passés de 700 mobilités en 2024 au sein du réseau à 3000 en 2025 », a-t-il annoncé. « Notre objectif est de passer à 5000 en 2026. »

Le CCCA-BTP et l’OPCO Constructys, opérateur de compétences pour le domaine de la construction et du bâtiment, sont responsables pour le financement des mobilités, mais aussi de l’accompagnement des projets. 

Monsieur Henon rappelle que « le développement de la mobilité internationale suppose une dynamique d’activation des partenariats pour assurer la qualité des échanges ».

Dans la deuxième partie de la rencontre, l’animateur du Club des Employeurs, Jean-Christophe Sciberras, animait une discussion avec les organisations représentatives des employeurs : la CPME, la Fédération Française du Bâtiment, la Fédération Régionale des Travaux Publics et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat. Il a ouvert cette séquence en partageant son expérience. L’ayant constaté lui-même en tant que DRH Grand-Groupe, il a indiqué que « la mobilité permet de fidéliser les apprentis. Si l’entreprise offre des opportunités de croissance aux jeunes qu’elle forme, ceux-ci en expriment leur reconnaissance en ayant tendance à rester à l’issue de leur formation. »

Louis-Xavier Forest, secrétaire général de la fédération française du bâtiment, a donné un exemple concret des apports de la mobilité : 

« Si un apprenti travaille dans un autre contexte, il en tire des capacités à s’adapter et notamment à comprendre les différentes de règlementations en vigueur dans la construction. En revenant, il remet en question nos techniques, et donc, c’est grâce à son apprentissage que nos entreprises vont changer, et rendre nos techniques plus efficaces »

Afin d’illustrer les succès des mobilités, plusieurs apprentis ont également témoigné de leurs expériences de mobilité à l’international. Le CFA BTP Marne est un pionnier de l’intégration des mobilités dans les cursus de formation – le diplôme d’ingénieur, par exemple, inclut une mobilité obligatoire d’au moins 9 semaines. Andrea Bigazzi, expert invité venu d’Italie pour l’occasion, a présenté le partenariat entre le CFA BTP Marne et le Centre per la Formazione e Sicurezza in Edilizia, à Arezzo en Italie.

La rencontre du Club s’est conclue par une visite du nouveau bureau international du CFA BTP Marne. Pour une grande partie des référents, leurs responsabilités liées à la mobilité ne représentent qu’une fraction de leurs fonctions. Hébergeant le département des relations à l’international et les référents mobilité, cet espace sera entièrement dédié à la mobilité. Afin de faciliter leurs recherches et futurs départs, les étudiants pourront y retrouver les ressources nécessaires. 

Euro App Mobility, créée en 2020 par l’ancien ministre Jean Arthuis, a pour mission d’accompagner les institutions, les acteurs privés et les acteurs de la formation par l’apprentissage dans la mise en place de mobilités longues pour les apprentis. Son Club des Employeurs pour un Espace Européen de l’Apprentissage vise à convaincre les entreprises des bénéfices de la mobilité. L’objectif final est de favoriser l’intégration de périodes de mobilité internationale dans les parcours d’apprentissage du secteur.

Cette démarche s’inscrit également dans une dynamique plus large encouragée par l’Union européenne. Ensemble, nous défendons l’idée que la mobilité internationale constitue un levier de compétitivité européenne et d’attractivité vers les métiers en pénurie.